Overgrowth. Ninja-lapin, ou lapin-ninja ?

Développé par le studio « Wolfire Games », Overgrowth est la suite spirituelle de Lugaru (2005), où le joueur incarnait un lapin ninja dans un jeu de plateforme et combat. En Alpha jouable depuis 2011, Overgrowth est depuis 2017 au stade Beta, et devrait sortir dans l’année. Le jeu est disponible en l’état pour environ 28 euro, pour Windows, Mac et Linux.

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http://store.steampowered.com/app/25000/

Overgrowth reprend la même recette, et l’enrichie. Les combats en 3D à la troisième personne sont rapides, mortels et étonnement dynamiques. Esquives, parades, projections, maniement des armes blanches, demandent un temps d’apprentissage, pendant lequel le joueur va recevoir de très nombreuses baffes en ayant le sentiment de ne rien controller. Ensuite cependant, il sera possible d’esquiver une attaque au couteau, prendre le couteau des mains de l’adversaire, puis lacérer le corps de mille coupures, avant de terminer sur un coup du lapin : un saut suivi d’un grand coup des deux pieds dans la gueule.

Les mouvements sont simples et intéressants : le lapin court, saute sur une grande distance et hauteur, fait des roulades au sol ou en sautant, saute en appuie sur un mur, court quelques pas sur les façades, s’accroche sur les corniches et s’y déplace à la Tomb Raider ou Prince de Perse. Lorsque l’on saute de trop haut ou que l’on effectue une roulade en l’air au mauvais moment (juste avant de se prendre un mur par exemple…), on se fracasse et risque de mourir. Une touche permet de se protéger, et d’éviter les blessures, bien vu et pratique.

En combat, il suffit d’appuyer sur le bouton gauche de la souris pour donner des coups de poings. Un mouvement latéral simultané déclenche un coup de pied circulaire, tandis que se baisser tout en frappant balaye l’adversaire. Une fois ce dernier à terre, il est encore possible de le frapper. Le coup le plus puissant se fait en sautant puis en frappant en ayant les pieds à hauteur de la tête adverse. La cible se prend alors un violent coup des deux pieds en plein visage, ce qui le repousse de plusieurs mètres tout en éloignant l’avatar en direction opposée. En défense, le bouton gauche de la souris permet d’autres séries de mouvements : un clic rapide au bon moment bloque le coup adverse, le laissant ouvert à une contre attaque, tandis qu’un clic prolongé permet de tenter une projection par dessus l’épaule. Si c’est le joueur qui est projeté, un bon timing permettra de se défaire de la prise, plutôt que de se retrouver à terre. À terre, il est encore envisageable de faire une roulade, ou de bloquer les coups.

Le moteur maison fait beaucoup. Le personnage dispose de coups différents très fluides et qui s’enchainent naturellement selon la situation, la distance et la direction relative à la cible. Le squelette utilise l’effet ragdoll de manière précise : taper au visage n’a pas le même effet que taper le pied gauche ou le ventre. Les coups des armes blanches font saigner et laisse des blessures logiques, et le sang se répand avec plaisir sur les pelages et le décors.

La gestion des sens permet de jouer sur la furtivité. La ligne de vue différencie chaque élément visible : on peut se faire voir juste une oreille, ce qui induit une réaction plus lente de l’IA que si elle voit le corps entier. Sauter dans le dos d’une IA fait qu’elle attaque aussitôt. Arriver en rampant permet de s’approcher pour saisir la cible et lui tordre le cou, ou lui trancher la gorge si l’on a un couteau.

Depuis 2017, Overgrowth intègre la campagne de Lugaru, avec quelques révisions et corrections. Les autres modes de jeu incluent une arène ainsi que de nombreux niveaux bac à sable, et un tutoriel qui permet de s’entrainer dans l’art du ninjapin. Une autre campagne dédiée est en préparation pour la version finale. Enfin, l’intégration des mods de la communauté permet de prolonger le plaisir.

Overgrowth, c’est aussi un outil, où l’architecte en herbe pourra créer ses propres cartes, missions et campagnes, avec ses propres décors. L’éditeur est très facile à prendre en main. Construire une petite arène entourée de palissade, avec quelques poteaux dedans pour la déco, trois lapins qui font une ronde à l’intérieur, et une « porte », prendra pour le novice une petite demie heure. Les plus patients et experts en éditeurs pourront créer des campagnes complètes, avec dialogues et événements scriptés.

C’est effrayant, et plaisant, de voir un jeu évoluer sur plusieurs années, dont chaque aspect du gameplay a été minutieusement couvé, intégré, corrigé, revu, refait, reformulé… pour finalement aboutir à « un jeu complet » ! Cette étape reste encore à venir pour Overgrowth, mais cette fois-ci, l’attente n’est plus que de quelques mois.

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